Les trames vertes et bleues

Mis à jour le 08/06/2023

Historique
En 1992, au sommet de la terre de Rio une prise de conscience au niveau mondial conduit à l’adoption de trois conventions, dont la convention sur la diversité biologique.
La déclinaison à l’échelle de l’Europe aboutit en 1995 à la stratégie paneuropéenne sur la diversité biologique et paysagère, et en 2000 à la Directive Cadre sur l’Eau (DCE).

Au niveau national, la prise en compte de la DCE et de la loi sur l’eau, la stratégie nationale pour la biodiversité de 2004 renouvelée en 2011 et enfin le Grenelle de l’environnement instaurent la mise en place d’une trame verte et bleue (TVB) à l’échelle nationale.
Au niveau régional, La Région et l'État, en association avec un comité régional TVB élaborent conjointement le Schéma Régional de Cohérence Écologique (SRCE). Il s’agit d’un document défini par la loi Grenelle 2 dont l’objectif est de freiner la perte de biodiversité par la reconstitution d’un réseau écologique fonctionnel.
La biodiversité menacée
Cinq pressions majeures sur la diversité biologique ont été identifiées :

  • la fragmentation et la destruction des milieux naturels liées à l’urbanisation croissante, à la culture intensive et au développement des infrastructures de transport,
  • l’exploitation non durable d’espèces sauvages (surpêche, déforestation…),
  • les pollutions d’origines domestiques, industrielles et agricoles,
  • l’introduction d’espèces exotiques envahissantes,
  • le changement climatique qui peut s’ajouter aux autres causes ou les aggraver. Il contribue à modifier les conditions de vie des espèces, les forçant à migrer ou à adapter leur mode de vie, ce que toutes ne sont pas capables de faire.

Enrayer la perte de la biodiversité passe par la préservation et la restauration de continuités écologiques. Le rétablissement de ces continuités implique que l’espace rural, les cours d’eau, les zones urbaines et les grandes entités paysagères et écologiques demeurent ou redeviennent des espaces de vie pour la nature.

La trame verte et bleue
La trame verte et bleue à pour but de préserver la biodiversité.
C’est une démarche qui vise à maintenir et à reconstituer un réseau de connections et d’échanges sur le territoire national afin que les espèces animales et végétales puissent assurer leur survie, en protégeant, en restaurant ou en créant des corridors écologiques entre les cœurs de nature.
Au sens de la loi portant engagement national pour l’environnement, dit Grenelle 2, les continuités écologiques correspondent à l’ensemble formé par les réservoirs de biodiversité, les cours d’eau retenus au titre de la trame verte et bleue et les corridors écologiques qui les relient.

Les composantes de la TVB
Comme son nom l’indique, la trame verte et bleue est constituée de deux composantes, une composante verte et une composante bleue

La composante verte comprend :

  • des espaces naturels importants,
  • les corridors écologiques (espaces naturels ou semi-naturels, formations végétales linéaires ou ponctuelles) permettant de relier ces espaces.


La composante bleue comprend :

  • les cours d’eau, des parties de cours d’eau ou canaux figurant sur des listes établies conformément à certaines dispositions du code de l’Environnement,
  • tout ou partie des zones humides dont la préservation ou la restauration contribue à la réalisation d’objectifs définis dans le code de l’Environnement,
  • mais aussi des cours d’eau, des parties de cours d’eau, des canaux et des zones humides importants pour la préservation de la biodiversité mais non visés par ces dispositions.

Les bénéfices de la TVB
Outre le fait qu’elle assure le maintien ou le rétablissement de la fonctionnalité d’un réseau d’espaces naturels pour les végétaux, les animaux et les humains, la trame verte et bleue offre d’autres avantages d’ordre socio-économique.

  • Épuration de l’eau : L’épuration naturelle de l’eau, fruit de la dégradation des substances qui y sont présentes, résulte de l’action d’une grande diversité de micro-organismes « spécialisés », présents dans l’eau et les sols.
  • Prévention des inondations : Les zones humides, en stockant l’eau dans les marais, les mares, les étangs, etc… ont également une fonction de zone tampon qui leur permet d’éviter ou de limiter l’ampleur des inondations en aval. La végétation qu’elles abritent joue en outre un rôle de ralentisseur des eaux de crue.
  • Structuration des paysages et amélioration du cadre de vie : Structuration du paysage faisant reculer sa banalisation et son uniformisation. Certains éléments de la trame verte et bleue peuvent également constituer des espaces d’activités de plein air : promenade, observation naturaliste, pêche…
  • Pollinisation : La contribution des insectes pollinisateurs aux principales cultures mondiales a récemment été évaluée par une étude franco-allemande à 153 milliards d’euros par an (année de référence : 2005). Cet apport correspond à près de 10 % de la valeur de la production alimentaire mondiale.
  • Fonctions de production : Les continuités écologiques pourront avoir pour objet de produire du bois-énergie, du bois d’œuvre d’essences nobles recherchées ou encore de favoriser l’apiculture.
  • Création d’emplois : La gestion des espaces naturels de la trame verte et bleue pourra permettre le maintien de l’emploi rural en diversifiant les activités des ménages agricoles hors de la production animale et végétale.

La trame verte et bleue nécessitera, pour sa mise en œuvre, une évolution au niveau de la gestion des espaces et de son intégration dans les documents d’urbanisme. De plus cet outil d’aménagement devra se faire par le biais d’engagements contractuels et la prise en compte de la multifonctionnalité effective des éléments de la trame.

Pour en savoir plus vous pouvez consulter le site du ministère de l’environnement au lien suivant la trame verte et bleue.